Mortiers de tranchée de 58mm T n°1
Fin décembre 1914, le capitaine Duchêne concrétise enfin ses recherches et réalise un mortier de tranchée proprement dit. Ce mortier est constitué d’un tube de 58 mm de diamètre prolongé par une colonne, et fixée sur une semelle réalisée à partir d’un tampon de chemin de fer. Le tube peut-être incliné de manière précise grâce à un chevalet pouvant coulisser sur la colonne. La charge propulsive, 60 g de poudre, est introduite au fond du tube.
Le projectile est quant à lui formé d’un godet dans lequel est logée la charge explosive. Cette charge est composée de 6 kg de perchlorate d’ammoniaque (un explosif trop sensible pour être utilisé dans le chargement des obus). La mise à feu est assurée par une fusée percutante type « Siège et Montagne ».
Trois ailettes sont fixées sur le rebord du godet ainsi qu’une queue cylindrique qui vient pénétrer dans le tube propulseur. Ce mortier peu tirer à une distance maximum de 350 m avec un angle de 45°, à une cadence de 1 coup toutes le 2 minutes.
Très rapidement, ce nouveau mortier, appelé officiellement « Mortier 58 T n°1 », est produit en série à l’usine de Chaléassière de Saint-Étienne. Les 70 premiers exemplaires sont envoyés au front le 18 janvier 1915 et directement mis en service.
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Mortiers de tranchée de 58mm T n°1 bis
Avec l’apparition du modèle n°2, le mortier T58 n°1 cesse d’être produit. 110 exemplaires seulement sortiront de l’usine de Chaléassière après la livraison des 70 premiers. Il faut noter toutefois, que sur l’initiative du capitaine Duchêne, le T58 n°1 subit néanmoins des modifications, alors que le modèle T58 n°2 est déjà en commande. Cela va donner un nouveau mortier nommé « Mortier 58 T n°1 bis ». Il est commandé à l’industrie privée durant la seconde quinzaine de mars 1915, alors que le T58 n°2 est sur le point d’être livré..
Ce mortier « n°1 bis » est plus léger que le premier, il ne fait que 181 kg. Il est servi par un brigadier et 4 hommes. Il tire exactement les mêmes projectiles que son prédécesseur mais à une distance maximum de 450 m avec un angle de 45°. Il est plus stable car il est monté sur une semelle plate.
A la fin du mois
de juin 1915, la France dispose sur le front de 70 mortiers 58 T n°1, de 564
mortiers n°1 bis et de 276 mortiers 58 T n°2. Soit un total de 910 mortiers 58
T.
En décembre 1915, ces chiffres passent à 600 mortiers 58 T n°1 bis et 600
mortiers 58 T n°2. Le modèle n°1 bis, jugé trop peu puissant, cesse d’être
fabriqué. Il est remplacé par le mortier belge Van Deuren.
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