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Suite à la défaite de 1870 et la perte de l’Alsace et de la Moselle, annexés par l’Allemagne, les frontières du pays sont redessinées avec la création d’un nouveau département : la Meurthe et Moselle, sur les reliquats des anciens départements de la Moselle et Meurthe.
Pour fortifier cette nouvelle frontière, l’état-major français décide réorganiser la défense de ses frontières, pour cela il fait appel à SÉRÉ DE RIVIÈRES.
L’armée nationale remplaçant l’armée de métier, il devient impératif de mieux protéger les nœuds de communication, tels que les voies ferrées, et surtout de couvrir PARIS.
Pour cela, deux rideaux défensifs de forts de liaison sont réalisés, la première ligne reliant les grandes places de Toul et Verdun aux places d’Épinal et Belfort, une seconde ligne au niveau de Reims, Laon, La Fère, et une troisième ceinture fortifiée entourant au plus près PARIS.
En plus de ces ouvrages, des forts d’arrêt sont placés sur les voies de communication et les voies d’invasion.
On distingue ainsi quatre types d’ouvrages :
• Les forts d’arrêt destinés à barrer les voies de communication et retarder au maximum la marche de l’ennemi (c’est le cas du fort de Frouard et de la Batterie de l’Éperon), ils permettent aussi la concentration des armées.
• Les places fortes ou places de manœuvre servant de point d’appui aux mouvements de l’armée, possédant une ceinture de forts détachés, reliés entre eux par des forts de liaison.
• Les rideaux : c’est un alignement de plusieurs forts (de rideau ou de liaison) entre deux camps retranchés distants d’environ 6km, se couvrant mutuellement.
• Les places, dépôts, cantonnements pour les troupes de réserve, et centres de ravitaillement (chevaux, vivres,matériel).
Dans le Nord-Est, le système SÉRÉ DE RIVIÈRES voit la création de 4 camps retranchés : Verdun, Toul,Épinal et Belfort. Entre ces places fortes existantes, sont réalisés des forts de liaison se protégeant mutuellement par un feu croisé, l’ensemble de ces ouvrages constituant un rideau défensif impénétrable. Des forts doivent être construits en complément du système défensif de la place forte de TOUL car elle présente quelques points faibles en direction de l’Est. Les nœuds ferroviaires et routiers de Pont Saint-Vincent et de Frouard ne sont pas protégés, la forêt de Haye, écran de verdure important, peut permettre à l’ennemi de s’infiltrer sans être vu.
Le parc Lattier
Situé entre 330 et 356 m.d’altitude, le parc est implanté sur les communes de Champigneulles et de Frouard.Le fort de Frouard appartient au territoire de Champigneulles, alors que la batterie de l’Éperon est sur celui de Frouard. Pour compléter l’ensemble fortifié, fort de Frouard et batterie de l’Éperon, on met en place d’autres batteries à divers endroits du plateau : dix pièces de 155 long à la batterie à l’air libre dite « batterie Lattier », quatre pièces de155 long à la batterie à l’air libre dite « batterie de Champigneulles ».
Autour du fort sont mises en place trois batteries extérieures : la batterie nord pour quatre canons de 95,la sud pour quatre canons de 95 et enfin la nord pour quatre canons de 120. En1915, est créée la batterie dite « du Raybois » située à l’ouest de la batterie de l’Éperon ; elle est dotée de deux canons de 120.
L’ensemble fortifié du Parc Lattier (fort de Frouard, batterie de l’Éperon et les batteries extérieures) défend les vallées de la Meurthe et de la Moselle, les lignes ferroviaires vers Paris et Metz, la RN 57, le canal de la Marne-au-Rhin. Il interdit l’invasion de Nancy depuis Metz ; il protège, avec l’ensemble fortifié de Pont-Saint-Vincent, la forêt de Haye qui peut servir de couverture aux assaillants voulant prendre la place de Toul.