Le fort de FROUARD, appelé aussi fort DROUOT (Général de Napoléon né à Nancy), se trouve sur le territoire de la commune de CHAMPIGNEULLES.
Dans un premier temps le Génie militaire a d’abord songé à construire un fort sur la pelouse de BOUXIÈRES-AUX-DAMES, mais devant les protestations des édiles et propriétaires de la mine, le parc LATTIER de FROUARD (ancienne réserve de chasse appartenant au marquis de PANGE) est choisi, car sa position est tout aussi avantageuse puisqu’elle domine bien le carrefour des vallées et confluents Amezule/Meurthe et Meurthe/Moselle, le canal de la Marne au Rhin, la voie ferrée de PARIS ainsi que la route de METZ.
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Le fort, construit plus en profondeur au niveau du plateau de Haie (altitude de 350 m), voit sa position renforcée par la batterie de l’Éperon, qui verrouille les vallées de la Moselle et de l’Amezule, cet ensemble additionné des batteries extérieures forme les ouvrages du Parc Lattier.
Il fait partie du réseau des forts d’arrêt et de rideaux protégeant la place forte de Toul.
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Le fort de FROUARD, de forme rectangulaire, fut construit de 1879 à 1883, il est particulièrement intéressant par la variété des cuirassements qu’il présente car il a été partiellement bétonné et modernisé. Il possède en position centrale une tourelle Mougin pour canon de 155 surbaissée, et 3 tourelles à mitrailleuses sur 3 angles et une tourelle de 75 R 05 à tir rapide dans le 4e angle.
L’ouvrage principal, d’abord construit en maçonnerie de pierre est renforcé en béton armé après l’apparition vers 1887 des obus brisants, les différentes phases de modernisation s’étalent en 1894, et de 1901 à 1907.
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Il possède toujours sa tourelle MOUGIN dont les canons ont été enlevés, une tourelle de 75 R05, trois tourelles de mitrailleuses, une tourelle à éclipse pour projecteur, exemplaire unique mais en mauvais état, une casemate bétonnée pour projecteur auxquelles s’ajoutent plusieurs observatoires et guérites cuirassés.
Ses casernements de temps de paix sont en maçonnerie à deux étages et entourent les cours centrales. Des casernements de temps de guerre à l’épreuve sont construits en béton sur la face Sud.
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Le fossé conserve deux caponnières simples alors que la caponnière double a été remplacée par un coffre de contrescarpe.
Enfin le réseau Brun (formé d’un réseau de fil de fer barbelé renforcé d’ardillons et de queues de cochons) entoure encore actuellement le fort.
Pendant la seconde guerre mondiale les Allemands l’utilisent comme stockage de matériel de 1940 à 1944 pour le front de l’Est. Il est bombardé par les Américains en 1944. Il servira ensuite de stockage de matériel pour les Américains.
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Dans les années 50, le fort devient centre d’instruction du 26ème R.I.
ÉQUIPEMENT DU FORT :
Chargées de défendre l’intérieur du fossé, ces casemates basses dites caponnières apparaissent comme l’un des éléments les plus caractéristiques du fort. Ces casemates sont entourées d’un petit fossé destiné à empêcher d’éventuels assaillants ayant réussi à descendre dans le fossé, d’atteindre les embrasures des caponnières.
LES CAPONNIÈRES :
Elles étaient armées :
• Avant 1880, par des canons de calibre 4, 5, 7, anciennes armes se chargeant par la bouche, et par des mitrailleuses Reffye.
• Après 1880, par des canons de 12 “culasse”, des canon-révolver Hotchkiss.
LA TOURELLE MOUGIN :
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La tourelle tournante MOUGIN, modèle 1876, abritait deux canons de 155 longs de Bange, non saillants.
C’est une tourelle fixe rotative, c’est-à-dire qu’elle ne peut s’éclipser au tir de l’ennemi, mais qu’elle est constamment en rotation pour éviter d’exposer ses canons aux tirs de contre batteries.
Les tirs sont déclenchés électriquement quand les canons passent au niveau du bon azimut, une rotation complète dure 2 minutes.
Elle est constituée de cinq voussoirs de soixante centimètres d’épaisseur et d’une calotte de vingt centimètres, le tout en fonte dure. Son diamètre est de cinq mètres et son puits est renforcé par une avant-cuirasse en quatre éléments, également en fonte dure, prise dans le béton, laquelle empêche le blocage de la tourelle en cas de dislocation des maçonneries par les bombardements.
Ce type de tourelle d’un prix de revient très élevé est habituellement installé au sommet des forts d’arrêt, qui doivent se défendre dans toutes les directions.
TOURELLES DE MITRAILLEUSES :
Au nombre de trois, les tourelles de mitrailleuses étaient armées de deux mitrailleuses Hotchkiss d’un calibre de 8 mm placées l’une au-dessus de l’autre et tirant alternativement jusqu’à 2400 m, avec une cadence pouvant atteindre 600 coups/minute. Leur rôle était de briser les assauts de l’infanterie.
La tourelle d’une épaisseur de 2 cm et d’un diamètre de 1 m30, présente une toiture en fer laminé de 12 cm.
Le poids total n’est que de 25 tonnes.
Chaque arme dispose d’un créneau formé d’une fente verticale pour le tir et d’une fente horizontale pour la visée. D’autres fentes sont réparties sur toute la circonférence et permettent au tireur et à son chargeur d’observer les alentours.
TOURELLE A ECLIPSE POUR PROJECTEUR :
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Les militaires doivent se préoccuper de l’éclairage des abords du fort, ainsi que des points de passage obligés sur lesquels on pouvait être amené à ouvrir le feu.
Le site d’installation devait répondre aux impératifs suivant : position dominante, zones d’ombre aussi réduite que possible autour du fort, mais invisibilité totale des autres organes du fort pour les observateurs ennemis.
Pour ces raisons, la tourelle de projecteur ne fut construite qu’à cinq exemplaires, et celle du fort de Frouard est la seule survivante.
TOURELLE DE 75 mm à tir rapide :
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La tourelle à éclipse pour deux canons de 75 a été adoptée en 1905, sous le modèle 75 R 05. Une de ces tourelles fut installé dans un angle du fort de Frouard.
Ce cuirassement, par son efficacité et sa polyvalence peut atteindre une portée d’environ 4 900 mètres et une cadence de tir de 11 coups par minute.
Une tourelle de 75 comporte trois étages :
• A l’étage inférieur se trouve le balancier à l’extrémité duquel est fixé un contrepoids qui descend dans un puits.
• L’étage intermédiaire sert d’étage de commande ;
• Et les tireurs sont installés au niveau supérieur, dans une chambre de tir étroite, sous la coupole de 30 cm d’épaisseur.
Le fort de Frouard, suite aux bombardements qu’il a subit et à la persistance du réseau Brun (ardillons) qui l’entoure voit sa visite interdite car très dangereuse.
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